UBS suite, tout le monde continue à y aller de son couplet dans la presse et sur tous les blogs. Cette quasi-psychanalyse nationale est parfaitement normale et n’est certainement pas prête de prendre fin.
Un événement particulier m’avait frappé sur le moment comme constituant déjà une dérive capitaliste incroyable et injustifiable – et qu’il est intéressant de mettre en perspective avec la perte record de 37 milliards de francs en quelques mois que vient de subir la banque dans la crise des subprimes. Cet évènement est l’augmentation de capital de 7,1% du 19 avril 2006 destinée à la rémunération des employés (supérieurs) par distribution d’options.
Ce n’est pas tant le principe de la rémunération par stock options qui était en soi critiquable. Ce modèle est rôdé, admissible dans certaines limites et offre certaines vertus et certains avantages, dont et y compris d’assurer une fidélité des collaborateurs, de faire profiter de bons résultats et une sanction économique tout de même en cas de mauvais résultats. Ce qui choquait en revanche était l’ampleur incroyable de cette augmentation de capital à cette fin là, très considérablement en deçà des pratiques internationales en la matière, constituant dès lors une véritable expropriation/spoliation/dilution sans contrepartie de l’actionnariat existant.
Cette augmentation fut néanmoins votée, relativement facilement en termes de score mais non sans certaines protestations, critiques que la direction avait qualifié le jour précédent dans la Sonntagszeitung de « populistes et irresponsables »… La direction actuelle dirait certainement que ces épisodes sont « unrelated » mais il est fort difficile au plan de l’état d’esprit de ne pas voir qu’il y ait eu là une prémisse certaine au désastre actuel.