
REDUCTEUR, IMPRECIS, REPETITIF, INARTICULE – ET INTELLECTUELLEMENT MALHONNETE
Impossible de ne pas parler régulièrement de Trump. Son langage simpliste est… réducteur, imprécis, répétitif et inarticulé. Qualificatifs dont une doyenne de college avait célèbrement affublé le langage minimaliste de shopping mall développé par la jeune génération. Et sans penser qu’ils s’appliqueraient un jour à un président. Trump a été singé ad nauseam pendant la campagne. Mais les vidéos publiées au Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, pour se moquer de son America First, ont mieux que jamais caricaturé sa dialectique traduisant in fine un pauvre et effrayant esprit. Et intellectuellement malhonnête vu qu’aucun attentat notable n’a été commis sur sol américain par les ressortissants y ayant émigré des sept pays visés par son décret. Tout tue plus qu’eux aux Etats-Unis : les White Supremacists, les armes en mains de déséquilibrés grâce à la NRA, la police, les accidents de voiture, les guêpes et les tiques, les trottoirs gelés, etc. Chaque immigrant a été scruté sous toutes ses coutures par x agences fédérales. L’argument de protéger la population contre le terrorisme est factuellement et statistiquement faux, et donc malhonnête. Et traiter le magistrat ayant suspendu son décret de « pseudo » juge démontre un esprit puéril et irrespectueux des institutions. Idem de diminuer le soutien aux organisations internationales qui, entre mille autres choses, soutiennent par hypothèse et dans le respect de leur fonctionnement institutionnel, même politique, la création d’un Etat Palestinien. Trump est le pire remède à certains vrais maux stigmatisés par ses électeurs. Et louer comme certains ce qu’il fait par hypothèse de bien, comme la simplification législative ou les dépenses d’infrastructure, encore que cela soit en creusant davantage un déficit abyssal, n’y change rien – tout autre peut le faire.
La vérité est que Trump n’a aucune culture, ni politique, ni historique, ni géopolitique. Face à une campagne inorthodoxe et des slogans simplistes, Hillary l’avait surnommé « has no clue ». Ce qui est hélas vrai. Rêvons ou devinons donc un peu. Trump diminue l’influence des Etats-Unis à l’ONU et dans d’autres organisations internationales ? L’Europe, la Chine, dans une moindre mesure la Russie, occuperont ces espaces – la nature a horreur du vide. Idem en mer de Chine. A l’OTAN ? L’Europe doit repenser son unité et sa défense, et Trump en aura été le catalyseur. Il se désengagera de certains problèmes ou conflits régionaux ? Ces pays ne les règleront pas entre-eux – la Chine et la Russie s’en empareront et augmenteront leur zone d’influence. Face à laquelle l’Europe devra se montrer unie, forte et solide. Trump nie le réchauffement climatique ? Les Etats américains, la Chine et l’Europe mèneront ce combat – car même la Chine étouffe sous sa pollution et doit, par politique intérieure, agir. Et tous les pays côtiers vu la montée des océans. Il rétablit le protectionnisme pour protéger l’emploi ? Il le minera par une appréciation du dollar, et les autres zones de libre échange prospéreront – dont l’Europe. Dans ce temps, la social-démocratie s’affranchira d’un langage trop politiquement correct, de sa suffisance et de ses certitudes, et reparlera vrai. Elle relancera sa croissance par l’allègement fiscal et bureaucratique. Elle et l’Europe règleront leur problème de com. Et médias et démocratie retrouveront l’oreille de tous les électeurs. Tout ça grâce à Trump ! Un peu réducteur ou simpliste, et en cinq cent mots ? Peut-être. Mais pas totalement.