Il se passe toujours des choses dans le monde juridique américain. Du siège à la télé tout d’abord, une ancienne juge connue de New-York lance un nouveau show télé « Hot Bench » en ayant recruté une juge administrative de Brooklyn apparemment efficace puisqu’elle a été aider à résorber un retard judiciaire dans le Bronx en liquidant plus de 500 cas en six mois ! Haute en couleur et au langage populaire, Patricia DiMango est une juge illustrant ce que « hot bench » veut dire : des juges interrompant et posant sans cesse des questions aux parties et avocats. Ca vous fait rire ? La productrice n’en est pas à son coup d’essai et son show [1] cartonne en lui faisant gagner 47 millions de dollars par an. Son « tribunal » tranche des cas réels sur base d’une clause d’arbitrage – and it does the trick dans un pays si friand de chose judiciaire. Hot Bench mettra en scène trois juges qui délibéreront en live – selon un modèle irlandais ayant plu à Judge Judy. Dans le Kansas ça rigole moins : le parlement est saisi d’un projet de loi visant à assigner des délais aux juges pour rendre leurs jugements, 120 jours en première instance et 180 en appel. Pas étonnant en démocratie qu’un Sénateur se fasse mousser avec un projet de réforme qui parle à toute la population – tant la justice est lente là-bas comme ici. En Californie, encore raté pour Stephen Glass – dont la Cour Suprême vient de refuser l’admission au Barreau bien qu’il ait réussi ses examens.
Stephen Glass était dans sa vie antérieure un journaliste star mystificateur ayant dans les années 90 inventé à peu près tout ce qu’il écrivait – jusqu’à l’éclatement du scandale mis à l’écran par Hollywood. Repenti mais visiblement pas assez, il fit son droit à Georgetown puis fut refusé à New-York et maintenant encore en Californie – les faits datant pourtant de 1998. Son cas divisa la profession et il gagna en première instance jusqu’au moment où il fut accusé d’avoir encore travesti ses errements passés dans sa demande. Exit donc – le droit n’aimant pas les menteurs ou en tout cas les menteurs avérés. Les juristes d’entreprise, in-house lawyers aux USA, sont apparemment heureux – à l’heure où la qualité de vie de l’avocat au Barreau dans les grands cabinets est souvent considérée comme épouvantable. 86% d’entre-eux sur une étude portant sur 1’200 juristes dans 41 pays se disent satisfaits de leur poste pour un salaire moyen de 246’000 dollars pour et avec le titre ronflant de CLO – Chief Legal Officer ! De plus en plus de ces départements créent des centres de compétences internes propres à leur fonds de commerce sous le vocable de legal operations. Mauvaise nouvelle pour les Etudes ? – à voir.
Exit encore et enfin l’avocat croisé de Pennsylvanie qui se bat depuis 2008 pour faire virer Obama de la Maison Blanche au motif qu’il ne serait pas vraiment américain. Un juge de Philadelphie avait shooté sa demande et sa qualité pour agir, le 3ème Circuit avait confirmé puis la Cour Suprême qu’il avait harcelée. Il s’occupait davantage de sa croisade que de ses clients puisqu’il a été suspendu pour négligences envers ceux-ci sans le moindre remords et faisant le quérulent dans la procédure disciplinaire. Il faut dire que son site obamacrimes.com n’était pas piqué des vers – présentant le président comme une fraude. Ah l’Amérique. That’s All Folks (musique [2]).