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Hacking et cyberbullying

La saga Dominique Giroud – ainsi est-il en tôle pour avoir présumément mandaté un hacker pour pirater les ordinateurs de médias et savoir d’où provenaient des fuites judiciaires sur les procédures qui le visent. Nul doute que si les faits sont établis, ils tombent sous le coup de la loi – mais. Il y a en effet un mais. La justice est prompte à incriminer en grande pompe ce crime de lèse-média, elle a raison de réprimer les délits informatiques – mais une certaine compassion va à Dominique Giroud sur un point tout de même : la justice n’enquête et ne s’émeut jamais lorsque des fuites dans son appareil (y inclus la police) alimentent (régulièrement) ces mêmes médias. De fait aucune de ces fuites n’est jamais poursuivie. En France c’est même un sport national et se plaindre d’une violation du secret de l’instruction fait autant marrer que de se plaindre du vol de sa vieille caisse pourrie à East L.A. comme dans The Big Lebowsky [1]. L’encre du PV d’instruction n’est pas encore sèche qu’il est déjà dans la presse – et x jours avant que les avocats ne le reçoivent même. Il n’est pas bien de se faire justice soi-même, il faut… déposer plainte en justice, mais encore faut-il qu’elle fasse son travail dans ces cas-là – et tel n’est pas le cas.

Autre sujet, treize Etats américains punissent le cyberbullying, soit le fait de dénigrer, railler, bizuter ou mobber autrui – en ligne. Quatre autres se proposent de légiférer de même et certains comtés le font également déjà. Ce blog a déjà parlé [2] des lois punissant le « revenge porn ». Pourquoi pas – de prime abord, bien que l’on puisse se demander si un tel comportement ne tombe pas déjà sous le coup de dispositions existantes du droit pénal. Et pour autant que la police et la justice les poursuivent. Comme cela a été vu même en Suisse, de nouvelles lois plus spéciales voient le jour non parce qu’elles sont nécessaires – mais parce que le droit existant n’est pas appliqué. La plus haute cour de l’Etat de New-York semble toutefois y trouver à redire – sous l’angle (toujours) du sacro-saint 1er Amendement de la Constitution américaine protégeant la liberté d’expression. Un étudiant d’Albany est poursuivi pour avoir décrit des relations sexuelles entre d’autres étudiants et y assortissant quelques insultes. La loi est problématique dans son libellé – si large pour l’un des juges qu’il incrimine des dires protégés par le 1er Amendement. Pour un autre juge, il est troublant au contraire de devoir admettre que la Constitution permet de dire des horreurs en ligne sur ses camarades. Jugement à suivre – avec intérêt.