
Fonds, fonds de fonds et marché secondaire
Or donc, il y a désormais un marché secondaire « distressed » pour les fonds et fonds de fonds. C’est intéressant, sain et normal, même si les volumes sont pour l’essentiel trop aléatoires pour que des cours représentatifs se forment. Les marchés secondaires sont utiles aux marchés primaires en tant qu’ils maintiennent une liquidité résiduelle et permettent, avec une forte décote certes, une réalisation d’actifs dévalorisés, risqués ou illiquides. Dans le cas des fonds de fonds, la crise actuelle a montré les limites de constructions censées permettre une bonne pondération et diversification d’actifs, valorisant l’analyse et la sélection de gérants : chères en termes d’empilage de coûts mais surtout peu efficientes, et donc porteuses d’un risque accru, en termes de liquidité. L’illiquidité de certaines valeurs mobilières et les limites fixées au remboursement (« gates ») ont contribué à l’émergence d’un marché distressed. Il faudra voir la suite. L’investisseur sur un tel marché peut se limiter à prendre un pari strictement économique, et attendre le retour de la liquidité et la réappréciation des actifs sous-jacents. D’autres acquièrent des actifs distressed pour faire valoir des droits découlant d’anomalies dans la gestion et exercer des prétentions judiciaires, au titre de leur investissement. Comme les raiders qui visent des sociétés mal gérées et similairement décotées, de tels investisseurs sont nécessaires et utiles à l’efficience d’un marché et à la tenue d’actifs à des valeurs représentatives.