Internet est notre outil de travail N° 1 – l’avocat ne se lève plus de sa chaise pour chercher un arrêt ou un livre dans sa bibliothèque, entendez-là sa bibliothèque papier, il recherche – et trouve – tout sur son écran. Pour peu que l’imprimante soit sous son bureau s’il veut stabilobosser un article, la recommandation manger-bouger en prend pour son grade – mais là n’est pas le propos. Comme Internet est devenu notre source juridique N° 1, cela y est la guerre des noms de domaine, de la présence, de la visibilité. Avec des objectifs différents entre les académies et les privés, éditeurs, avocats ou bloggeurs : mercantile direct, indirect – ou pas. L’Unine bat le record d’hyperactivité – ces gens-là dorment-ils la nuit ? – avec des sites pour le praticien, le bail, le droit du travail, le droit matrimonial, etc. Contenu propre, élaboré, ou simple agrégateur, ou re-packageur comme pour l’immobilier ou les recettes de cuisine ? Cela dépend. L’offre en ligne, parce que par définition mobile et consultable partout, a entraîné l’abandon d’une majorité d’abonnements papier. Du coup, la formation continue sur le tas en feuilletant les revues et recueils est reportée sur le net – mais où feuilleter n’est pas possible et avec la limite de la saturation personnelle face au temps d’écran quotidien. Un agrégateur ou une newsletter qui pointent vers les cas intéressants, publiés ou non, est donc un plus.
A l’Unige, le CEJE fait encore assez académique, ce qui est assez normal vu son contenu peu vendable et une interface sérieuse et datant un peu. Le CDBF fait dans le moderne et avec son lien et sa connivence avérés avec la place financière, ce qui est dommage par une absence de grand esprit critique, et donc d’indépendance académique. A Lausanne le Cedidac n’occupe qu’une page standard sur le site de l’Unil. Chez les avocats, il y a de tout également – avec accaparement de noms juridiques génériques ! Le site arrest.ch mène chez les avocats Bürgi Nägeli à Zurich, et une société LawMedia AG. Avec des pubs pour des régimes ou des voyages entre les articles ! Vischer à Zurich toujours a son sérieux arrestpraxis.ch auquel mène l’adresse sequestre.ch, avec des newsletter ou informations par souscription gratuite. Divorce.ch est le site d’une sàrl liée à un avocat genevois – mais divorzio.ch est un avocat tessinois avec drapeau suisse, et ehescheidung.ch ramène chez les mêmes… Bürgi Nägeli. Bref chacun y trouve-t-il son compte ? – à une présence qui coûte en infrastructure web et en temps, que ce soit par un apport de clientèle, une visibilité de référence ou publicitaire, une diffusion scientifique – ce blog en a parlé [1]. Aux Etats-Unis le principal outil de diffusion de l’activité de la Cour Suprême n’est pas son propre site – mais un blog privé scotusblog.com. Site ou blog ? – la question est ouverte et la frontière indéfinie, comme évoqué en 2011 déjà [2] avec l’influence croissante des blogs d’opinion ou de diffusion de contenu matériel, aux Etats-Unis mais peu encore chez nous. Twitter et Instagram, eh bien il y en a aussi – mais ce sera pour la prochaine fois.